Préserver et cultiver, c’est possible

Le projet agricole existe depuis 2018 et se poursuit, intégré à la stratégie économique et touristique du territoire. En effet, malgré une baisse du nombre d’exploitations importante (de 60 en 2003 à 42 en 2017), l’agriculture est toujours génératrice d’emplois (183 équivalents temps plein). En revanche, les activités agricoles sur l’agglomération annemassienne sont aujourd’hui en difficulté pour s’installer. Aux problèmes d’accès au foncier, à l’eau, à des bâtiments, etc. s’ajoute le fait qu’il est compliqué de maintenir son exploitation. En effet, plus de 50% de ces dernières ont au moins un associé de plus de 55 ans. Aujourd’hui, la pérennité de 11 exploitations est remise en cause. Dans le SCoT (Schéma de cohérence territoriale) révisé, les élus ont donc identifié avec les agriculteurs des éléments à mettre en place dans les plans locaux d’urbanisme pour permettre le fonctionnement et le développement de l’activité agricole.

Favoriser le regroupement des bâtiments quand cela est possible d’abord. Assurer et faciliter l’accessibilité des exploitations et des terrains agricoles aux véhicules professionnels et aux troupeaux (avec notamment des aménagements routiers adaptés) ensuite. Les élus se sont également basés sur les cartes de zones à enjeux pour l’agriculture, réalisées avec les agriculteurs pour préserver, sur le long terme, des espaces fonctionnels pour leur activité. Il s’agit aussi de permettre le développement et la diversification des fermes. Constructibilité de certaines zones agricoles, possibilité de développement d’activités connexes sur l’exploitation (accueil à la ferme, vente directe…), etc. Cette étude sur le SCoT a permis de mettre en exergue d’autant plus, le manque de foncier agricole du territoire et l’existence de friches. En 2021, a donc été lancée une étude sur les friches agricoles afin d’étudier les possibilités de les rouvrir et les réutiliser pour l’agriculture locale.

Préserver le foncier ne suffit pas pour autant : il faut assurer le maintien d’une agriculture durable et de qualité sur ces espaces préservés dans le SCoT. En 2020 et 2021, une activité de vente directe ou en circuit court (étude de marché, stratégie commerciale) a été mise en place pour trois porteurs de projets. D’autant qu’aujourd’hui, les habitants souhaiteraient pouvoir s’approvisionner en produits locaux. Pourtant, la dynamique de circuits courts peine à se développer : seules six exploitations vendent plus de 50% de leur production en circuits courts.

Ce qui n’a pas empêché Annemasse Agglo et la chambre d’agriculture de travailler sur différents volets. Mieux connaître les producteurs en mesure d’alimenter la restauration collective et les accompagner vers la labellisation. Faire le lien entre ces producteurs et les restaurants collectifs, mais aussi accompagner les communes vers plus de produits locaux et labellisés dans leurs cantines. Annemasse Agglo et la chambre d’agriculture animent, dans ce cadre, une réflexion d’échange de parcelles entre agriculteurs sur le secteur de Saint-Cergues, dans le cadre d’une démarche volontaire.

En parallèle, Annemasse Agglo travaille avec ses communes vers plus de local et de produits labellisés (Bio, HVE…) au sein des cantines du territoire. La Haute Valeur Environnementale (HVE) correspond au niveau le plus élevé, le niveau 3 de la certification environnementale des exploitations agricoles. Depuis février 2012, date de mise en œuvre du dispositif, le nombre d’exploitations certifiées a connu un développement constant. Plus de 19 200 exploitations (19 216 exploitations précisément – chiffre en date du 1^er juillet 2021) peuvent se revendiquer être Haute Valeur Environnementale, preuve de leur engagement dans des pratiques plus respectueuses de l’environnement et de la biodiversité. Ville-la-Grand et Gaillard sont accompagnées actuellement sur ce thème et un réseau d’échanges de pratiques entre cantines a été créé.

Par ailleurs, parmi six exploitants suivis par Annemasse Agglo, certains ont fourni des cantines, mené des études pour faire des paniers ou des distributions à des épiceries locales. En 2021, on a également lancé une démarche collective de vente en circuits courts avec à terme, pourquoi pas, un magasin de producteurs. Depuis l’évènement Je deviens agriculteur sur le territoire d’Annemasse Agglo en 2019, cinq jeunes porteurs de projet ont été accompagnés individuellement dans leurs démarches (études technico-économiques) afin de les aider à concrétiser leur projet. En décembre 2021, la première rencontre des agriculteurs et agricultrices d’Annemasse Aggloa permis à ces jeunes et futurs installés de présenter leurs projets et leurs besoins à l’assemblée. Une page dédiée aux exploitants agricoles a été créée en 2021 sur le site internet de l’agglomération : https://www.annemasse-agglo.fr/partenaires-et-pros/agriculteurs. Elle permet aux exploitants de se tenir informés des actualités du projet agricole, des accompagnements financés par l’agglomération, mais aussi de présenter leurs projets.