Démocratiser l’accès à l’art et à l’excellence
Il y a bien longtemps que les élus sont attentifs à l’histoire et aux valeurs de cette école d’art. Et cela depuis sa création, en 1997, notamment par le biais de Christian Dupessey à l’origine du projet. Objectif : offrir au plus grand nombre un accès aux pratiques artistiques, quels que soient leur âge ou leur niveau. Et poser les prémices, avec une classe prépa, d’un enseignement supérieur d’art sur le territoire. Une offre de service public extrêmement rare dans ce domaine.
Jamais dans son histoire, l’EBAG n’avait connu pareille tourmente que celle vécue avec la pandémie. A l’annonce du confinement, tous les cours en présentiel se sont arrêtés. Certes un suivi à distance pour la classe prépa, ouverte en 2004, a été mis en place car l’essentiel de leur programme avait pu être assuré. Mais, modère Jean-Pierre Roda, le directeur de l’école ; « En aucun cas, et particulièrement dans notre domaine, tout ce que l’on peut faire à distance ne pourra remplacer le présentiel. ».
Confrontés à l’élaboration de dossiers artistiques en ligne pour les concours, les élèves étaient par ailleurs démunis et pour certains, en pleine détresse. Le travail et l’engagement de l’équipe pédagogique s’est alors montré à la hauteur de l’enjeu afin que ce confinement ait le moins d’impact possible sur les élèves. Le suivi à distance était effet très individualisé, chaque élève de prépa ayant un tuteur particulier.
Malgré ces conditions très difficiles, le taux de réussite aux concours d’entrée a été de 91,7%. Une exigence d’excellence qui avait permis à l’EBAG, par le biais de sa classe préparatoire, de s’intégrer dans la dynamique du grand Genève.
La finalisation, en 2008, de la convention avec la Haute école d’art et de design de Genève (HEAD) en avait été la concrétisation.
La force de l’EBAG est de parvenir, en parallèle à cette exigence d’excellence, à ouvrir grandes les portes de ces parcours à tout un chacun. L’école s’est toujours fixée pour objectif une qualité d’enseignement qui donne à tous les moyens de développer leur potentiel créatif dans un esprit d’ouverture. Le directeur s’était particulièrement engagé, au sein de l’APPEA*, dans l’étude d’un agrément mené avec le Ministère de la Culture permettant aux élèves d’accéder au statut étudiant sur le volet social. Et donc de pouvoir prétendre aux bourses de l’enseignement supérieur. Cette action a permis d’inscrire cette perspective au sein du projet de loi de 2015 relatif à la liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine. Une expérience renforcée par l’action menée par Jean-Pierre Roda à l’ANEAT (Association Nationale des Ecoles d’Art Territoriales de pratiques amateurs) dont il a été le co-fondateur.
* Réseau des classes préparatoires publiques aux écoles supérieures d’art, l’APPEA (Association des classes Préparatoires Publiques aux Ecoles supérieures d’Art)
Les pratiques amateurs ont été particulièrement impactées par cette crise sanitaire. Les confinements et couvre-feu successifs ont contraint à suspendre bien des cours, et particulièrement pour le public adulte. Si l’équipe pédagogique s’est efforcée, avec engagement, de maintenir des liens pédagogiques, ceux-ci ne pouvaient à l’évidence remplacer les cours. En revanche, le désir de pratiquer l’art en amateur a eu le vent en poupe en période de confinement selon Anne Jonchery et Philippe Lombardo dans « Pratiques culturelles en temps de confinement ». Un sursaut d’intérêt manifesté « notamment chez les jeunes et au sein des classes populaires, à contre-courant du décrochage des jeunes générations observé ces dernières années. » Les auteurs ajoutent : « Ce rapport actif à la culture, en partie déconnecté des écrans, a mobilisé une partie de la population, permettant pendant cette période confinée des formes d’expression de soi mais aussi un maintien du lien social par la diffusion de productions individuelles ou collectives. »
Ce constat a permis à l’école de conserver tout son optimisme quant au retour très attendu à la normale. La priorité de l’école reste de consolider et de prolonger son objectif de démocratisation. Une volonté politique forte d’Annemasse Agglo qui perdure en 2020 puisqu’une tarification sociale a été mise en place pour les élèves boursiers de la classe prépa EBAG. Jusqu’au 5e échelon, Annemasse Agglo a décidé d’une exonération de 50% des frais de scolarité (Soit 974 € pour l’année). La gratuité est accordée pour les bénéficiaires de bourse échelon 6 et 7.
Services de
l'agglo impliqués
- Administratif et juridique
- Culture, jeunesse et sports