L’agriculture, facteur de développement… durable

En 2020, priorité a été donnée à la préservation de l’agriculture, enjeu majeur du territoire.  Améliorer l’équilibre parcellaire des exploitations agricoles de l’agglomération grâce à une restructuration foncière devenait urgent. On a en effet observé une diminution du nombre des exploitations agricoles : de 60 à 42 entre 2003 et 2017. Venu à la rescousse, le projet de la révision du Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) d’Annemasse Agglo s’est donné pour objectifs la pérennisation de la vocation des espaces agricoles et le développement de systèmes de production agricole locale et de proximité, en soutenant les initiatives et la commercialisation locales ainsi que les démarches de qualité.

Le foncier stable et préservé est un des facteurs de réussite des transmissions (sécurité pour le jeune qui peut se projeter, relations sereines avec les propriétaires et les autres agriculteurs, symbole de la reconnaissance du métier…). Le travail de transmission doit donc être associé à cette sécurisation du foncier à long terme. Les porteurs de projets agricoles du territoire ont attiré l’attention des élus sur l’importance de préserver les espaces agricoles de façon pérenne dans les documents d’urbanisme. La possibilité pour les collectivités d’acheter des terrains pour les louer aux exploitants avec des baux longset la prise en compte de l’agriculture en amont de tout projet d’aménagement (notamment lors de la construction des routes) ont également été mis en lumière.

La sensibilisation des élus aux enjeux de la transmission des fermes est essentielle. En effet, 50% des exploitants ont plus de 55 ans et l’urbanisation est, de plus, contraignante pour les exploitations ; morcellement des parcelles, circulation, cohabitation avec les riverains… Des actions qui s’inscrivent sur un temps long. La transmission d’une ferme s’étend en effet sur une période de 10 ans. Se départir d’une propriété est difficile pour les agriculteurs qui, vivant sur place, ont du mal à passer complètement le flambeau.  Par ailleurs, les agriculteurs étant souvent locataires, il faut réunir l’autorisation de tous les propriétaires et l’on est parfois confronté à des personnes qui ne veulent pas s’organiser pour transmettre.

Afin de soutenir l’installation, des études de marché et une définition de la stratégie commerciale sont proposées aux aspirants repreneurs pour aider au lancement de leur activité. Trois types d’accompagnement technico-économiques leur ont été proposés dans le cadre du Projet agricole. Vérifier la faisabilité technico-économique du projet passe par la formulation du processus d’installation formalisé vivable et viable. Apporter un cadrage technique selon leurs besoins et identifier les conditions de réussite du projet (taille de l’atelier,circuits de commercialisation, valorisation,) sont également primordiaux. Comme étudier la rentabilité économique du projet, avoir une étude technico-économique présentable en banque pour des demandes de prêts, définir un plan d’actions et des préconisations pour la réussite du projet ? C’est par la co-construction de différents scenarii en accord avec les objectifs et besoins, que des réponses peuvent être esquissées. Sécuriser son installation et optimiser son système d’exploitation en fonction de ses besoins (maraichage, agro-fourrage, marketing, …) constituent enfin le troisième axe prioritaire pour bien démarrer.

Pour bien comprendre

Quels sont les espaces à protéger strictement ?

Il s’agit des zones inconstructibles, du fait de leur sensibilité environnementale forte : des espaces agricoles compris dans des réservoirs de biodiversité, des coupures paysagères majeures, des périmètres de protection de la ressource en eau.

Quels sont les espaces agricoles à pérenniser ?

Ceux qui participent au maintien des dynamiques agricoles, à la pérennisation de l’activité agricole sur le territoire et qui doivent être protégés sur le long terme dans les documents d’urbanisme tout en permettant les constructions liées à l’activité agricole.